Les instruments les plus employés dans la musique cubaine

Cuba est réputé pour la diversité de ses genres musicaux : la salsa, le boléro, le cha-cha-cha, la conga, l’afro-jazz, la tumba francesa, etc. Cette diversité s’explique par le métissage entre la musique cubaine autochtone et celles venues d’Afrique, d’Asie, d’Europe et du reste du continent américain. Cela  fait que les instruments utilisés dans l’art musical sont également variés.  Fruit de plusieurs siècles d’innovation et de développement, certains de ces instruments sont incontournables ou très utilisés dans la musique cubaine. Zoom sur 5 de ces instruments dans cet article !

Le chekeré

Encore appelé Agbe, cet instrument, d’origine africaine a une sonorité proche de celle des macaras. Le chekeré est formé d’une courge ou calebasse séchée et travaillée, recouverte d’un filet garni de perles ou de dattes. Cet instrument intervient dans la musique comme un accompagnateur. Le jeu de cet instrument consiste à le secouer, frapper parfois le fond de la calebasse avec la paume. On l’utilise également en rotation pour récupérer le rythme. La taille de la gourde et la forme (ronde ou ovale) influencent le soin qu’elle produit. Le chekeré se tient en bas par la main droite et en haut par la main gauche qui maintient le col.

La conga

Encore appelé tumbadora, la conga est un instrument de percussion en forme de tambour tonneau constitué de lattes collées. Elle se décline en différentes tailles. Le percussionniste qui joue cet instrument s’appelle le conguero. À  Cuba, lorsqu’il y a trois tumbadoras (tambours) de différents diamètres, on les nomme différemment en distinguant le quinto, le tres dos et le salidor. Le quinto est le tambour au timbre le plus aigu, jouant le solo. Le tres dos est le tambour moyen au timbre médium. Le salidor ou la tumba est le tambour à la plus large dimension et au son le plus grave.

Le jeu de cet instrument consiste à le frapper à la main à l’aide de cinq frappes de base. La conga se joue de plusieurs manières. Le conguero peut décider de défiler en n’utilisant qu’une conga, tenue en bandoulière. Il peut également jouer debout avec une paire de conga disposée sur un stand métallique. Et enfin, le conguero peut jouer en position assise d’un nombre variable de congas posées à même le sol. Dans la salsa par exemple, la conga est l’un des instruments constituant la colonne vertébrale rythmique.

Le güiro

Le güiro ou güayo est un instrument de percussion idiophone très répandu à  Cuba mais originaire de la culture bantou en Afrique. Cet instrument est une calebasse ou un racloir percé dont la surface striée est frottée à l’aide d’une baguette fine. Il est traditionnellement fabriqué à partir d’une calebasse. Mais cette dernière peut être remplacée par du bambou ou, plus récemment, du plastique ; ce qui en change le timbre initial. Pour jouer cet instrument, on le tient dans la main gauche et on gratte les rainures du racloir à l’aide d’une baguette de bois. Cela se fait en un mouvement d’aller et retour de la main droite afin de produire un son par raclement.

Le marimbula

Cet instrument de musique percussionniste, très facile à apprendre à jouer, est une lamellophone. Le marimbula ressemble à une grosse sanza africaine. C’est une grande caisse en bois percée sur l’avant. Pour le jouer, le joueur (marimbulero) fait vibrer les lames avec les doigts et le son produit est amplifié par la caisse de bois. Les vibrations émises sont transmises par le pont dans le creux de l’instrument. Cet instrument fournit à l’orchestre un appui rythmique et harmonique mais aussi une mélodie simple.

Le tres

Cet instrument, à l’origine, était l’élément essentiel de la musique cubaine dansée : le tumbao. Le tres est une petite guitare à corde métallique et joué avec un plectre, soit debout, soit assis grâce à une lanière. Le tres guide, accompagne et improvise la musique. Il est joué dans la trova, le punto et le son.